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Au cours de l’année 2021, une coalition de citoyens et d’organismes s’est regroupée en OBNL avec pour mission la préservation de la biodiversité et le développement durable du territoire. En 2023 cet organisme intervient comme porteur de dossier pour déposer un projet d’aire protégée de type « réserve de biodiversité » sur le territoire public de Saint-Mathieu-du-Parc.
En février 2024, une prescription administrative a été annoncé par le Gouvernement du Québec pour soustraire le territoire à l’exploitation industrielle afin de permettre de finaliser le processus de création de la Réserve de Biodiversité des hauts bassins versants de la rivière Shawinigan et de la rivière du Loup.
Le premier territoire abordé pour la mise en place d'une aire protégée couvre les terres publiques de la municipalité de Saint-Mathieu-du-Parc. Certains secteurs à forte biodiversité, ne possédant pas de statut de protection, comprennent des massifs de forêts anciennes qui seront soumis à des inventaires ciblés. Ce sont ces secteurs qui seront soumis à un plan de conservation.
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Le territoire du projet couvre 127 km carrés de terres publiques à Saint -Mathieu-du-Parc, incluant le parc récréoforestier. Dans une vision écotouristique régionale, il pourrait éventuellement toucher à des territoires voisins. Plus précisément, le projet regroupe les territoires situés dans l’enclave sud du Parc national de la Mauricie, couvrant la tête de bassin versant de la rivière Shawinigan et une portion ouest de celui de la rivière du Loup. Au nord du territoire, les eaux des lacs en Croix et Bernard se déversent dans le lac Wapizagonke (Parc national de la Mauricie), lac de charge de la rivière Shawinigan. Ce territoire comprend :
Ce territoire compte la plus grande population de tortue des bois en Amérique du Nord, ainsi que de rares forêts centenaires. Situé en terres publiques, il n’est pas à l’abri des coupes forestières et du développement industriel et minier menaçant la survie de plusieurs espèces ainsi que nos accès à la nature.
Un premier plan de conservation des espèces vulnérables et en péril est en cours d’élaboration sur les terres publiques de St-Mathieu-du-Parc. Ce plan est issu d’inventaires biophysiques préliminaires menés à l’été 2022-2023. Il a été possible d’y circonscrire des habitats de veilles forets sensibles pour l’habitat des chauves-souris, des tortues des bois et des oiseaux forestiers tels que les martinets ramoneurs.
Une majorité d’espèces à statut précaire est en déclin au Québec. La répartition de ces espèces est en étroite correspondance avec l’occupation humaine du territoire, que ce soit pour l’urbanisation, l’agriculture, l’exploitation forestière, les loisirs motorisés, etc.
Malgré le peu de connaissance et d’inventaires réalisés, le territoire proposé abrite 38 espèces à statut précaire, soit 12 espèces d’oiseaux, 15 de plantes vasculaires, 7 mammifères, 1 de poissons et 3 d’amphibiens et reptiles.Parmi ces espèces menacées, le cas de la tortue des bois présente un intérêt particulier puisque le territoire de Saint-Mathieu-du-Parc recèle la plus importante population canadienne. Cet animal fait l’objet d’un Plan de rétablissement au niveau fédéral et provincial, plan appuyé par un cadre réglementaire.
Plus qu’une espèce à statut précaire, la tortue des bois est un symbole pour la municipalité de Saint-Mathieu-du-Parc. Elle est reliée à l’identité du village et de ses citoyens. Cette identité s’est forgée par la mise en place de mesures de protection des lacs, de mobilisations citoyennes pour documenter et soutenir son habitat, ainsi que du projet d’éducation relative à l’environnement (ERE) que l’école primaire alternative la Tortue des bois a mis en place en 2002 pour éviter sa fermeture.
La situation bio-géographique du territoire à l’étude est unique puisqu’elle occupe un espace stratégique pour la connectivité écologique locale et régionale. La science montre que cette connectivité est un facteur primordial pour la viabilité des populations afin d’assurer les flux génétiques entre elles ainsi que les flux de nutriments et de biomasse.
La connectivité écologique revêt autant d’importance que la superficie des habitats, particulièrement dans un écosystème fragmenté et constitue une police d’assurance spatiale pour la conservation des espèces. L’aire protégée sera adossée directement à la portion sud du Parc national de la Mauricie. Elle partagera ainsi une frontière de 32 km, des habitats fauniques et des écosystèmes inter-connectés.
Plus qu’une espèce à statut précaire, la tortue des bois est un symbole pour la municipalité de Saint-Mathieu-du-Parc.
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